Le choix de l’extracteur dépend de votre matériel et du mode de saut souhaité.
Le mode de saut dépend des caractéristiques de l’exit, de l’aérologie, de votre expérience et de votre degré d’engagement.
Pour des débutants je recommande ces valeurs :
- De 60 à 80 mètres : Static Line ou PCA / 48 ou 46 en backup
- à partir de 80 mètres : A La Main / 48 ou 46
- à partir de 110 mètres : Rangé / 44 ou 42
- à partir de 250 mètres : Glisseur haut / 38 ou 36
- en tracksuit / 38
- en wingsuit / 40 ou 42
De façon générale, quand on arrive sur un nouvel exit glisseur bas, le plus safe est de le découvrir en SL ou PCA qui sont des modes de sauts avec une technicité “modérée” car le risque de 180 est très faible. Vous pourrez ensuite si les marges vous semblent suffisantes revenir le sauter en chutant à la main ou rangé.
Si vous hésitez entre sauter rangé ou à la main demandez vous si vous pouvez faire au moins une seconde de chute. Si ce n’est pas le cas, privilégiez de sauter à la main.
Vous l’avez compris, dans votre pratique vous aurez besoin d’au moins 3 extracteurs :
- Pour les propriétaires de voiles de taille et poids standard il vous faudra acquérir au moins un 48, un 44 et un 38 pour pouvoir faire tout type de sauts.
- Pour ceux qui ont une voile light en dessous de 240 PIA un 46, un 42 et un 36 seront sûrement plus performants.
Le Rock drop et le dénivelé
Pour choisir un mode de saut, vous devez prendre en compte le rock drop (point d’impact quand on jette un caillou depuis l’exit) et le dénivelé (hauteur entre l’exit et l’atterrissage).
Un saut d’une éolienne de 80 m de haut (rockdrop) et donc de 80m de dénivelé, sera plus technique qu’un saut de falaise de 80 m de haut avec 200m de dénivelé. Plus le temps sous voile est long, plus vous avez de temps pour gérer votre ouverture puis construire votre approche.
Adaptez la taille de l’extracteur à votre matériel
Un extracteur trop grand par rapport à votre voile peut déformer votre bord d’attaque et les caractéristiques de vol de votre voile.
Exemple : une personne de 55kg sautant avec une 190 pieds carré, verra son profil déformé si elle utilise un 48.
Les voiles ne font pas le même poids (light VS non light) et ne nécessitent pas le même volume d’air pour se remplir (grande voile VS petite voile). A temps de chute égal vous devez adapter la taille de l’extracteur à votre voile. Sur une petite voile light je vais privilégier le 46 pour sauter à la main alors que sur une grande voile j’utilise un 48.
Optimisez la taille de l’extracteur
La tentation est grande d’utiliser un extracteur “trop grand” par rapport au temps de chute prévu. Mais une force d’extraction excessive peut déformer votre pliage et user prématurément votre matériel.
Plus un extracteur est grand, plus il est lourd et plus le volume d’air nécessaire pour le remplir est important. Un grand extracteur met plus de temps à se gonfler avant de commencer à tirer la voile.
Cependant un extracteur trop petit pourrait même une fois complètement gonflé manquer de puissance de traction. Ceci aura pour conséquence un retard à l’ouverture et/ou une ouverture de travers à cause de l’absence d’une traction franche et ferme.
Voici un tableau qui va vous aiguiller dans le mode de saut et dans le choix de l’extracteur.

On peut lire sur ce tableau, que lors d’un saut de moins de 100m, le temps de chute recommandé est de 0 secondes. Si vous ne sautez pas en PCA ou SL il faudra donc jeter l’extracteur à la main rapidement après avoir sauté. Le vent relatif étant inexistant vous devrez compenser par l’utilisation d’un gros extracteur.
Sur un saut de 130m, le temps de chute maximal recommandé étant de 2 secondes, vous pouvez au choix faire du délai à la main ou ranger votre extracteur. Si vous rangez votre extracteur n’utilisez pas plus gros que 44, un 46 sera trop comprimé et ne se gonflera pas bien si vous l’utilisez rangé.
Attention aux sauts entre 160 et 230m. Après 4 secondes de chute une ouverture glisseur haut sera trop lente (à cause du manque de vitesse) et risque d’entraîner des twist et orientations. A l’inverse si vous faites 4 secondes glisseur bas allez vous faire mal et abimer votre matériel. Je vous recommande donc de tirer haut (max 3s glisseur bas) et de profiter du long sous voile pour savourer la vue et faire des exercices sous voile si vous le pouvez.
A partir de 250m, vous pouvez sauter glisseur haut si vous respectez au moins 5 à 6 secondes de chute, la voile nécessite un minimum de vitesse pour s’ouvrir si vous utilisez un glisseur. Dans cette configuration, un 38 semble optimal.
Choisissez la qualité de votre extracteur
L’extracteur étant une pièce qui s’use, il est plutôt recommandé de l’acheter neuf ou en très bon état.
Vous aurez le choix entre les “anciennes générations” et les « nouvelles générations » d’extracteurs.
Les « anciennes générations » sont des extracteurs plats et bon marché qui ont fait leurs preuves. Attention ceux-ci ne sont pas dotés d’un point unique d’attache. Il faut veiller à passer la drisse d’extraction dans les deux “boucles” de l’extracteur.



Les extracteurs « nouvelles générations » ont une conception toroïdale 3D qui offre plus de stabilité et moins d’oscillation, donc plus de chance d’avoir une traction franche et dans l’axe. Je pense que la différence de prix se justifie. Un extracteur de faible qualité et de taille inadapté augmente fortement les chances d’avoir une mauvaise ouverture.



Avec ou sans poignée ?
L’utilisation d’un poignée facilite la saisie de l’extracteur quand il dépasse à peine de la pochette lorsqu’on saute glisseur haut et que le vent relatif est important. La poignée permet aussi de mieux discerner l’extracteur du tissu quand on saute en combinaison (Tracksuit / Wingsuit).
Glisseur bas rangé, (avec un 42 ou 44), l’extracteur dépasse suffisamment de la pochette pour qu’on puisse le saisir sans poignée. Les extracteurs sont alors dotés de patch qui facilite la préhension. Le fait d’enlever la poignée permet à l’extracteur d’être plus léger et de se gonfler plus rapidement. Pour ce qui est des sauts ALM / PCA et SL, la poignée n’a aucun intérêt.
Comme toujours, le plus important et de tester son matériel sur des sauts faciles afin de bien le connaître et d’optimiser son utilisation.